Apple a échappé à une amende de l’Union européenne en modifiant sa politique sur les navigateurs iOS. Cette évolution répond aux exigences du Digital Markets Act (DMA), une législation qui impose plus de transparence et de concurrence aux grandes plateformes numériques.
Apple lâche du lest sur WebKit
Jusqu’à récemment, tous les navigateurs sur iPhone, même Chrome ou Firefox, devaient utiliser le moteur WebKit d’Apple. Une restriction critiquée par les développeurs, qui limitaient leurs fonctionnalités face à Safari.
Pressé par Bruxelles, Apple a annoncé deux changements majeurs. Désormais, lors de l’activation d’un iPhone dans l’UE, une liste aléatoire de navigateurs est proposée, permettant aux utilisateurs de choisir librement leur application par défaut. Surtout, l’obligation d’utiliser WebKit est levée : les concurrents pourront intégrer leur propre moteur de rendu.
Bruxelles desserre l’étau
Ces ajustements ont convaincu la Commission européenne, qui devrait clore l’enquête sans sanction. Selon Reuters, la décision pourrait être officialisée dans les prochaines semaines.
Ce geste d’ouverture pourrait aussi apaiser les tensions entre l’UE et les États-Unis, alors que Washington surveille de près les régulations imposées aux entreprises américaines. Mais tout le monde ne se satisfait pas de cette évolution. Le PDG de Spotify, Daniel Ek, a dénoncé des changements de façade, évoquant une « farce » orchestrée par Apple pour éviter des sanctions.
Apple toujours sous surveillance
Le géant californien reste dans le viseur des régulateurs européens. Deux points restent particulièrement sensibles :
- Les restrictions sur les paiements intégrés : Apple limite encore les options des développeurs tiers, ce qui pourrait lui valoir une autre sanction dans les mois à venir.
- La compatibilité des objets connectés : Bruxelles exige une meilleure interopérabilité entre les accessoires Apple (AirPods, Apple Watch…) et les appareils Android ou Windows.
Des discussions sont en cours pour garantir un écosystème plus ouvert, conformément aux obligations du DMA.
Quel impact pour le marché européen ?
En assouplissant ses règles, Apple évite une confrontation directe avec Bruxelles. Mais cette accalmie est temporaire. L’UE entend bien faire respecter ses règles, y compris face aux géants américains.
Pour Apple, il s’agit désormais d’ajuster sa stratégie produit et ses conditions d’accès à l’App Store afin de rester en conformité. Les mois à venir seront décisifs, tant pour l’entreprise que pour les autres « gatekeepers » ciblés par la législation européenne.
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