Une plainte collective vient d’être déposée contre Apple. En ligne de mire : l’assistant vocal Siri, accusé d’avoir écouté les utilisateurs d’iPhone sans leur consentement. En France, ils pourraient être plusieurs millions à se sentir concernés.
Des écoutes passées sous silence
Ce n’est pas la première fois que Siri est accusé d’enregistrer des conversations à l’insu des utilisateurs. En 2019 déjà, un ancien employé d’un sous-traitant d’Apple révélait que des extraits audio étaient écoutés, parfois même lorsque l’utilisateur n’avait rien demandé. La promesse d’Apple d’arrêter ces pratiques n’a pas suffi à éteindre les soupçons.
Six ans plus tard, le sujet revient avec une toute autre ampleur. Cette fois, ce sont des avocats qui prennent les choses en main, avec une action collective lancée en France. Leur objectif ? Obtenir un remboursement des appareils pour tous les utilisateurs concernés.
17 millions de Français potentiellement concernés
L’action vise les utilisateurs d’iPhone ou d’iPad équipés de Siri datant de moins de dix ans. En clair, presque tout le monde. Selon les initiateurs de la plainte, cela représenterait environ 17 millions de personnes. Une plateforme dédiée (ecoutesabusives.fr) permet déjà aux utilisateurs de s’inscrire pour rejoindre la procédure.
La prochaine étape, c’est le dépôt d’une mise en demeure au tribunal judiciaire de Paris. Si Apple ne propose pas de règlement amiable, l’affaire sera portée en justice.
Apple nie toute utilisation marketing
De son côté, Apple maintient que les enregistrements vocaux n’ont jamais été utilisés à des fins publicitaires. L’entreprise assure aussi que, depuis les révélations de 2019, les données audio ne sont plus conservées par défaut. Les utilisateurs peuvent choisir s’ils souhaitent participer à l’amélioration de Siri ou non.
Mais pour les avocats à l’origine de la plainte, cela ne suffit pas. L’argument principal reste le même : les utilisateurs n’ont pas été correctement informés au moment des faits. Et surtout, ils n’ont jamais donné leur accord clair.
Un précédent aux États-Unis
L’affaire française intervient deux ans après un règlement à l’amiable aux États-Unis, où Apple avait accepté de verser 95 millions de dollars dans un dossier similaire. Une décision qui pourrait jouer en faveur des plaignants français, selon certains juristes.
Un dossier qui pourrait faire école
Ce type de recours collectif reste rare en France, mais il gagne du terrain. Et si cette action aboutit, elle pourrait encourager d’autres initiatives contre les géants du numérique. Car au fond, la question dépasse largement Siri : c’est toute la gestion des données personnelles qui est remise en cause.
Entre la promesse d’Apple de respecter la vie privée, et la réalité des pratiques révélées, un fossé semble s’être creusé. Pour des millions d’utilisateurs, l’enjeu est simple : savoir si leur confiance a été trahie. Et pour Apple, il s’agit désormais de répondre, non plus à des journalistes, mais à la justice.
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