Face à la montée des coûts de production et à la domination de Qualcomm et MediaTek sur le marché des semi-conducteurs, Xiaomi accélère son autonomie technologique. Le constructeur chinois vient de lancer une division interne dédiée à la conception de processeurs maison, un virage stratégique piloté par un ancien cadre de Qualcomm.
xiaomi parie sur ses propres puces
Le média taïwanais ITHome a révélé que Xiaomi avait mis en place une nouvelle structure entièrement tournée vers le développement de SoC (System on Chip). À sa tête : Qin Muyun, ex-directeur marketing produit chez Qualcomm. Cette cellule répond directement à Lei Jun, fondateur et PDG de Xiaomi, preuve de l’importance stratégique du projet.
Objectif : réduire la dépendance aux géants américains et taïwanais du secteur tout en maîtrisant la chaîne de valeur de ses smartphones et tablettes.
Une stratégie initiée depuis 2017
Xiaomi n’en est pas à son premier essai. Depuis 2017, l’entreprise dévoilait la Surge S1, une première tentative de processeur maison. Depuis, l’ambition est montée d’un cran. Le nouveau cap : développer une puce gravée en 3 nanomètres, capable de rivaliser avec les leaders du marché.
En parallèle, une première version plus accessible serait presque finalisée. Gravée en 4 nm, équipée de cœurs ARM modernes, elle viserait les performances d’un Snapdragon 8 Gen 1. Un pari audacieux pour une première génération interne.
Vers une autonomie technologique
La nouvelle puce Xiaomi ne devrait pas intégrer de modem 5G, contraignant l’entreprise à maintenir certains partenariats externes. Mais la stratégie à long terme est claire : réduire progressivement cette dépendance.
- Moins de coûts de licence
- Plus de contrôle sur l’optimisation matérielle
- Une différenciation accrue face à la concurrence
Une approche déjà adoptée par Apple, Huawei ou encore Samsung, avec des résultats contrastés, mais qui prouve la viabilité du modèle.
Impact attendu sur le marché mondial
Si Xiaomi réussit son pari, les répercussions pourraient être notables : baisse des prix des puces, pression accrue sur Qualcomm et MediaTek, et émulation chez d’autres constructeurs, comme Oppo ou Vivo.
À terme, cette initiative pourrait transformer la chaîne d’approvisionnement mobile, en rééquilibrant le rapport de force entre fabricants de smartphones et fournisseurs de semi-conducteurs.
Une prise de risque calculée
Avec un lancement prévu d’ici mi-2025, Xiaomi prend un pari risqué mais potentiellement payant. Si la puce livre des performances solides, l’entreprise pourrait gagner en indépendance, tout en renforçant sa compétitivité globale.
Reste à savoir si Xiaomi saura convaincre les développeurs, les opérateurs et, surtout, les consommateurs. Car au-delà de la technique, c’est bien l’expérience utilisateur qui tranchera.
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