Jusqu’à 5 ans de prison et 500.000 DA d’amende pour les trolls sur les réseaux sociaux

Dans un récent entretien donné à l’APS, le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, le professeur Ammar Belhimer a tenu à dénoncer ce qu’il appelait la « Violence expressive ». Une expression qui regrouperait, selon lui, plusieurs types de contenus postés sur les réseaux sociaux, à l’instar des fake news, du cyber harcèlement, du discours de haine, mais aussi du trolling.

Trolls et fake news

Le trolling est un act qui pourrait être considéré comme malveillant. Le troll (la personne qui publie le commentaire) tente ainsi de créer une fausse polémique en énervant ses interlocuteurs avec des propos soutenant des positions qu’il ne partage pas forcément. Pr Belhimer a d’ailleurs rappelé à l’agence que son ministère n’hésite pas à recourir à la justice pour combattre ce genre de pratiques, et tout autre propos pouvant porter atteinte à la cohésion du tissu national.

Trolls Ti Take Over - AKIN OLANIYAN

En effet, la nouvelle loi n° 20-05 datée du 28 avril 2020, relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine, comprend pas moins de 48 articles explicitant les mécanismes de prévention contre la discrimination et le discours de haine. Elle prévoit d’ailleurs entre 2 et 5 ans d’emprisonnement et entre 200.000 et 500.000 DA d’amende pour les crimes dits de haine sur les réseaux sociaux, mais pas que.

Concernant les fake news, la loi se montre aussi très ferme. L’article 196 bis du Code pénal punit « quiconque volontairement diffuse ou propage, par tout moyen, dans le public des nouvelles ou informations, fausses ou calomnieuses, susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public, compte tenu de l’effroi qu’ils sèment au sein des citoyens et du climat d’insécurité qu’ils génèrent dans la société« .

La « presse de caniveau »

Belhimer: l'Etat soutient "puissamment" la liberté de la presse
Pr Ammar Belhimer – Source : APS

Le ministre s’est aussi attaqué à la « presse de caniveau » qui porte atteinte aux individus à des buts purement lucratifs. Son ministère a d’ailleurs commencé à rapatrier plusieurs sites électroniques d’information, en les obligeant à être hébergés en Algérie. Le droit algérien pourra ainsi intervenir en cas de « les atteintes à la liberté d’expression bien comprise, dans le strict et absolu respect de la vie privée, du droit à l’image, du secret de la correspondance de l’honneur et de la dignité des citoyens », dit-il.

Pour rappel, les sites d’information dont les serveurs sont situés à l’étranger ne pourront pas bénéficier de la publicité publique ainsi que l’accès à la forme juridique « média de presse ». Leurs employés ne pourront ainsi pas prétendre au statut très prisé de ‘journaliste’, quelque peu protégé par la loi.

Prix Algerie

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