On est souvent appelé à considérer, parfois même sans réfléchir, que le successeur d’un smartphone qui porte un numéro plus élevé doit être logiquement meilleur. Durant les derniers mois, Xiaomi semble vouloir naviguer à contre-courant, en proposant de nouveaux smartphones qui ne sont pas forcément un meilleur choix que leurs prédécesseurs.
Le Redmi 9A, un modèle d’entrée de gamme tout juste lancé en version indienne (populaire en Algérie), est un parfait exemple d’un retour en arrière en termes de qualité de fabrication.
Même s’il propose un processeur plus puissant que celui du Redmi 8A, il fait tellement d’autres concessions dans d’autres spécifications qu’il est devient très difficile de le conseiller aux acheteurs potentiels de cette gamme-là.

Les améliorations
Avant de plonger tête en premier dans les nombreuses régressions qui viennent avec le Redmi 9A, il serait d’abord plus judicieux d’évoquer ce qu’il apporte de plus par rapport à son prédécesseur.
Des performances légèrement supérieures
Déjà, comme mentionné ci-dessus, le 9A propose de meilleures performances sur le papier que le 8A. Il arrive à dépasser les 102.000 points sur Antutu, contre environ 95.500 pour le 8A. Néanmoins, cette différence de performance est si infime qu’elle sera difficilement ressentie par les utilisateurs. Ces derniers n’auront, par exemple, pas de meilleure fluidité en jeu vidéo.
Un écran indéniablement plus grand
Ensuite, nous avons indéniablement l’aspect le plus visible : la taille d’écran. Le Redmi 9A est indéniablement plus grand en termes de surface d’écran. Il offre ainsi une diamétrale de 5,53’’ contre 6,22’’ sur le Redmi 8A. La résolution reste néanmoins la même à 720p, même si la verticale offre mathématiquement plus de pixels (1600px sur le 9A contre 1520 sur le 8A).
Un capteur photo pas si meilleur que ça
Côté appareil photo, on est quasiment sur la même résolution, à 13MP sur le 9A et 12MP sur le 8A pour le capteur principal. Aussi, étonnement, l’appareil photo avant ‘selfie’ est un 5MP, contre 8MP sur le 8A, ce qui pourrait être considéré comme une autre régression.
Un peu plus de sécurité
Enfin, mis à part le Bluetooth 5 proposé sur le 9A (4.2 sur le 8A), les deux seuls ajouts ‘technologiques’ sur le tout nouveau-né de chez Xiaomi sont le Gyroscope et le capteur d’empreintes digitales.

Les régressions
Une recharge moins rapide
Lors du lancement du Redmi 8A, on a été très surpris de voir un téléphone à moins de 18.000 DA proposer une recharge rapide à 18W ainsi qu’une prise (connecteur) USB-C. Cette technologie sembler couter tellement cher qu’on ne la retrouve même pas dans des modèles de gamme moyenne chez d’autres constructeurs.
Un connecteur dépassé
Pourtant, pour le Redmi 9A, Xiaomi a décidé de faire un pas en arrière en revenant à une prise MicroUSB (oui, en 2020 !) ainsi que diminuer la puissance de chargement à 10W, pas si rapide que ça. Il faudra donc attendre plus longtemps pour recharger sa batterie de 5.000 mAh sur le 9A que sur le 8A.
Aucune protection
Une autre régression qu’on se doit de mentionner, c’est l’absence totale de protection contre les projections d’eau (pluie, sueur…), quasiment présente sur tous les smartphones de cette année. Pire encore, le Redmi 9A n’a plus de couche de protection en Gorilla glass (ni de chez aucun autre fabricant), pourtant un des arguments du marketing du 8A.
Un prix supérieur !
La meilleure, c’est que pour le marché où il est destiné, à savoir le subcontinent indien, le Redmi 9A a un prix de lancement plus cher que le Redmi 8A. En effet, ce dernier a été lancé à l’équivalent de 93$ (17.000 DA) contre 89$ pour le 8A (16.000 DA).
Pour éviter d’avoir des ventes décevantes, Xiaomi a décidé de retirer le 8A de son site web officiel, poussant les prix de ce dernier vers le haut, jusqu’à atteindre les 102$ (18.500 DA) chez les revendeurs.
Un verdict sans appel
Il en va sans dire que nous déconseillons fortement d’acheter le Redmi 9A en cas de disponibilité du 8A à un prix équivalent ou inférieur. Les quelques améliorations qu’il offre n’arrivent pas à contre-balancer tout ce que l’utilisateur risque de perdre, taille d’écran mise à part.